Cette semaine, j'ai fait comme tous les chanceux des ponts, j'ai posé le peu de jours qu'il restait de travail, et paf - ça a fait des chocapics - j'ai gagné une semaine de vacances pour seulement un jour de congés payés de posés.
Je me suis trouvé un covoitureur - même s'il était pas trop ravi que ma voiture sente le cheval, pourtant j'avais bien passé l'aspirateur pour enlever les poils de poney, le sable, la paille, tout ça - et hop, je suis rentrée à la maison.
On est donc partis samedi matin, très tôt, pour une route interminable, et arrivés le soir, vers 19h30 - on a fait un arrêt chez ma grand mère, et elle parle BEAUCOUP -. Forcément, après avoir entendu parler de la piscine pendant des mois, la première chose que j'ai faite en arrivant, c'est enfiler mon maillot de bain et tester cette piscine neuve par moi-même. C'est curieux, j'approuve. Tellement que j'y suis une heure matin et soir.
Le dimanche, j'ai voulu voir la mer, mais l'autre mère, la mienne, n'était pas trop motivée. J'ai malade à mon ventre, j'ai pas envie, tu sais depuis l'hôpital je suis pas très bien - c'est la grande-excuse-qui-marche-pour-le-restant-de-tes-jours ça, le tu-sais-nan-mais-moi-j'ai-failli-mourir, le truc ultime que tu peux sortir pour toujours avoir raison, c'est un peu pratique en fait, mais bon, j'ai pas très envie d'un séjour à l'hôpital, alors j'ai pas très envie d'utiliser cette excuse là trop vite -. J'ai donc juste rétorqué que si tu veux pas voir la mer c'est pas grave j'irai toute seule, et la méthode culpabilisante de la pauvre fille qui va à la plage seule marche très bien, puisqu'elle est venue du coup.
J'ai enlevé mes chaussures en arrivant à la plage, parce que j'adore sentir le sable sous mes pieds. Mais au bout de deux minutes, mes pieds plus très habitués au sable souffraient très forts du frottement, alors j'ai commencé à regretter, mais mon amour des pieds nus dans le sable a gagné quand même, et j'ai choisi d'endurer la souffrance.
Lundi et mardi, j'étais avec mon père. Le truc sympa avec mon père, c'est qu'on peut le faire marcher très longtemps sans qu'il se plaigne, alors je me suis amusée à me lancer un défi : le fatiguer. Autant te dire que j'ai échoué, pourtant j'ai essayé très fort, le premier jour on a arpenté Quimper de long en large, puis on a fait une grande marche à Ste Marine, parce que je voulais voir la mer - je crois que je veux à peu près tout le temps voir la mer, je devrais probablement songer à m'installer dessus -.
Le lendemain, j'ai voulu aller à l'école de surf de La Torche pour me renseigner pour un stage. En rentrant dans le surf shop, j'ai découvert un pantalon tout seul par terre, et un moniteur de surf - visiblement - en caleçon un peu trop loin de son pantalon -. Ça m'a fait rire, un peu, parce que ça m'a rappelé plein de souvenirs de monitrice de voile, et l'espace d'un instant j'ai eu envie de demander au monsieur de la caisse si c'était vraiment une obligation de se défaire de son pantalon devant le comptoir, mais mon père était là, alors je suis restée correcte et stoïque, et j'ai ri dans le dedans de ma tête. Le beau gosse - oui parce qu'il était beau gosse, donc c'était pas trop gênant qu'il soit en caleçon, en fait - est venu récupérer son pantalon et l'a remis devant moi en disant excusez moi hein je fais comme chez moi ici -. Là j'ai ri - pendant que mon père devait probablement se demander si sa petite fille chérie et innocente allait se remettre de cette vision indécente - et le jeune homme pantaloné est parti, donc j'ai pu formuler ma demande sans situation distrayante dans la pièce - quoi, je l'ai jamais obligé à se balader en caleçon hein, il l'a fait tout seul -.
J'ai abandonné l'idée de fatiguer mon père ce jour là, je l'ai fait marcher des kilomètres dans la pluie, avec le vent de face, au point d'en avoir affreusement mal aux hanches, mais lui il gambadait encore comme un jeune faon après ça.
Mon père 1 - moi 0.
Mercredi, j'ai décidé d'acheter des chaussures, et comme d'habitude, ça a été l'aventure. J'ai trouvé une paire de Converse en soldes. Je hais les Converse, mais celles ci, elles sont canons, alors j'ai fait semblant d'oublier que j'ai toujours dit que j'achèterai jamais de Converse, et j'ai fait comme si j'adorais ça. Personne ne me l'a encore fait remarquer, je peux donc dire une chose pendant des années et faire l'inverse derrière, si je fais comme si c'était normal, personne ne s'en rend compte, c'est bon à savoir. Le seul soucis c'est que le monsieur qui m'a vendu les Converse, il était complètement à côté de ses pompes ce jour là, et il s'est trompé, deux fois. Mais j'avais bien senti qu'il était pas super clair, alors en arrivant à la voiture, j'ai vérifié, en voyant la première chaussure j'ai vu qu'il m'avait pas donné la bonne, donc je suis retournée, puis revenue à la voiture, et en voyant la deuxième chaussure, je me suis rendue compte qu'il s'était trompé aussi, donc j'y suis retournée une troisième fois, comme une cliente chieuse et intransigeante. Mais comme j'avais le sourire, c'est passé comme une lettre à la poste. Moralité : j'aurais du faire commerciale.
Cette semaine, c'est la semaine du Golfe - du Morbihan - - c'est en Bretagne hein, si jamais tu sais pas - - t'as le droit, moi j'arrive toujours pas à placer la Haute-Saône sur une carte, pourtant j'y habite depuis un an -, alors avec une copine, on a fait nos bons clichés de monitrices de voile, et on est allées se balader dans les ports voir les beaux bateaux. C'était une mauvaise idée, parce que déjà y'avait plein de vent et je suis rentrée avec 13504 nœuds dans les cheveux, un gros coup de soleil sur le nez, mais surtout, depuis je veux recommencer la voile, et elle veut faire toute la semaine du Golfe l'année prochaine.
Après avoir échoué sur le défi "fatiguer mon père", j'ai amené ma mère marcher aujourd'hui, et ça a drôlement mieux fonctionné, elle est rentrée vannée, la pauvre. En passant on s'est arrêté regarder les funboards, et maintenant, je brûle d'envie de recommencer la planche à voile.
Je crois qu'il va falloir que je rentre en Bretagne, alors si tu as vent d'un poste en marketing dans le coin, fais moi signe. Je sais faire plein de choses et je travaille bien, promis.