samedi 21 décembre 2013

Ce que l'on veut


Je sais bien que mon rythme de publication est assez..aléatoire. J'aimerais publier plus, mais bon, je crois que depuis que je suis arrivée en Franche Comté, je n'ai pas vraiment eu le temps de me poser.

Tu sais, je réfléchis beaucoup en ce moment, je réfléchis beaucoup à mon avenir. Je crois que je suis entrée dans une nouvelle dynamique depuis quelques mois. C'est comme si j'avais enfin réussi à mettre le passé derrière moi pour mettre mon futur en premier plan et enfin m'y consacrer totalement. C'est comme si toutes ces choses que je traînais me faisaient moins mal, voire plus du tout.

Mon déménagement fini, il va être temps de me consacrer à la recherche d'un nouveau travail. Et en ce moment, j'y pense beaucoup, parce qu'en fait, je me rends compte que je n'ai vraiment aucune idée de ce que je veux faire. Enfin, il y'a plein de choses qui m'intéressent, mais je n'arrive pas à savoir ce dont j'ai vraiment envie. J'ai ces mille voix qui se disputent dans ma tête - je savais bien que j'étais pas toute seule là dedans, ça aurait été trop beau - et aucune d'entre elle ne semble avoir raison.


Il y'a quelques jours, j'ai lu cet article d'Odile Sacoche, encore elle. Je ne vais pas te réexpliquer tout l'article, si ça te dit tu le lis, mais en bref elle parle d'un passage de livre qui l'a marquée, sur le fait que chaque homme transporte un "Autre". L'Autre, c'est celui qui porte les responsabilités, les obligations, la raison. L'Autre, c'est celui qui te dit que non, tu ne peux pas faire ça, parce qu'il y'a ce prêt, ce besoin de gagner ta vie, cette pression que la société a mis sur toi.

Je me suis demandé la même chose qu'Odile, après avoir lu ce post. Et si je sortais cet Autre de moi-même, qu'est ce que je voudrais ? Si jamais je n'avais pas toute cette pression, ce besoin de rembourser le prêt, de mettre à profit mes 7 années d'étude, de gagner assez bien ma vie pour vivre convenablement, quel serait mon rêve ? Qu'est ce que je voudrais faire de ma vie ?

Étonnamment, je n'ai même pas réussi à trouver la réponse. C'est comme si je pensais à tellement de choses différentes que j'en avais perdu mes rêves. Evidemment, une seule chose est sure, je ferais en sorte de voyager le plus possible, de vivre loin, très loin, parce que ça a toujours été quelque chose d'évident pour moi. Mais sinon...


Sinon je pense à des métiers, mais rien ne me semble correspondre. Ceux pour lesquels je suis formée ne m'enchantent pas, et je n'ai pas les qualités requises pour les autres.

Je pense à ma créativité, surtout, parce que clairement, ça a toujours été mon défaut, et quelque part, je le regrette, parce que j'adorerais être créative, et parce qu'en plus, je pense que je pourrais l'être. Sauf que je n'ai jamais appris à la laisser aller, cette créativité, je n'ai jamais appris à lui laisser le champ libre. Ni à la maison, ni à l'école, personne n'a jamais voulu l’entraîner un peu, si bien qu'il me parait bien plus simple de résoudre un problème avec des formules que d'imaginer comment je pourrais remplir une feuille blanche de manière esthétique.

C'est dommage, qu'on apprenne pas à tous les enfants, sans exception, à entraîner leur côté créatif. On nous apprend à lire, on nous apprend à écrire, on nous apprend à compter. plus tard on nous apprend les langues, les sciences, et on nous initie, si peu, à l'art. Mais jamais à être créatif. Ça, il faut aller le chercher ailleurs. Et moi, j'étais une petite sportive, alors je ne l'ai jamais fait.


Et c'est pas facile, à 27 ans, de s'y mettre, et pourtant j'aimerais, j'aimerais vraiment. Parce que ça m'ouvrirait peut être des portes derrières lesquelles sont les choses qui m'intéressent réellement, parce qu'en fait, j'adorerais créer, parce qu'en fait, j'en rêve, de créer. Et je crois que si je mettais l'Autre dans un coin, je choisirais de faire quelque chose de créatif, de faire naître de jolies choses à partir de rien, d'avoir plein d'idées pour mettre du fun et de la magie dans tout et n'importe quoi. Si je mettais l'Autre dans un coin, j'aurais envie d'être une vraie créative, peut importe mon domaine.

Alors je me dis qu'en fait, il va falloir que j'aille fouiner au fond de moi même, que j'aille la retrouver cachée, recroquevillée dans un coin, délaissée et peu sure d'elle, ma créativité, et que je lui donne tout ce dont elle a besoin pour s'épanouir. Et que je lui greffe deux ailes, tant qu'à faire. parce que bon, faut pas déconner non plus, j'ai 27 ans, il va falloir qu'elle mette le turbo.

Mais peut être, peut être que je peux lui donner de quoi faire pour se développer un peu, pour me développer un peu, et que si j'y arrive, je pourrais donner à ma vie une direction qui me plait déjà un peu plus.


Les photos n'ont rien à voir non, mais il fallait bien que je vous les montre

Rendez-vous sur Hellocoton !

dimanche 1 décembre 2013

Recuerdo Noviembre como si fuese ayer

Un de mes contacts Facebook chilien poste cette phrase en statut quasiment tous les mois, le premier du mois. La première fois, j'ai trouvé ça drôle, mais en fait, je pense qu'au bout de trois fois, j'étais sérieusement blasée, et maintenant, cette phrase m'agace, mais bon, c'est la première à laquelle j'ai pensé quand j'ai du écrire le titre.

J'aime pas trop Novembre, généralement Novembre c'est le mois du rien. Il fait moche, il fait gris, il fait nuit presque toute la journée, il fait froid, c'est encore loin Noël, c'est interminable, Novembre. En plus, ça me fait toujours penser à ce film sublimaffreux avec Keanu Reeves, si tu l'as pas vu regarde-le par pitié, mais surtout pas un jour ou t'as vraiment pas le moral, et prévois les mouchoirs.

Je suis bien contente que l'on soit enfin en Décembre, parce que cette année, Novembre n'en finissait pas. Grosse fatigue physique, trop plein de soucis, un accident de voiture, du stress.


Mais Décembre, Décembre c'est bien. La ville s'illumine, les maisons sentent le sapin, on ouvre le calendrier de l'Avent, on achète un sachet de thé de Noël juste pour le partager en famille, on prévoit son déménagement - OK là c'est moi -, on fixe une date pour aller faire un marché de Noël en Alsace, on pense aux cadeaux pour toute la famille, on compte les jours qui nous séparent des vacances et du retour à la maison, on prévoit son premier de l'an entre amis, on commence à réfléchir à ce que l'on veut pour 2014, à ce qui nous fait assez rêver pour nous donner envie de nous y lancer à fond.


Non, Décembre, je crois que comme tous les ans, je ne le verrai pas passer, il va filer d'une traite, m'amener en Janvier sans même que je m'en sois rendue compte, me lâcher dans une nouvelle année comme ça, sans même me prévenir.

Crédits photos : Introuvables pour la première, www.architectureartdesigns.com pour la deuxième
Rendez-vous sur Hellocoton !

samedi 23 novembre 2013

La métamorphose

Tu sais, quand je suis arrivée en Franche-Comté, j'étais pas vraiment au top de ma forme. J'étais en plein au milieu d'une rupture - de 8 mois, la rupture, oui oui, et par là je ne veux pas dire que je suis retournée avec l'idiot au bout de 8 mois, je veux dire que la rupture a vraiment mis 8 mois à se faire -, je sortais de quelques années dures pour moi, je quittais ma Bretagne pour l'Est, encore une fois, mais le Nord-Est cette fois-çi, alors que je hais la neige, la neige c'est froid ça rentre toujours dans les chaussures et une fois que c'est rentré dans les chaussures c'est mouillé, en prime. La neige c'est nul, hormis sur les cartes postales, ou tout en haut de la Cordillère des Andes, parce que quand tu la regardes d'en bas c'est juste magique ces sommets enneigés, ou pendant les vacances d'hiver dans les stations de ski. Bref, la neige c'est bien, mais que chez les autres, c'est pas pour moi cette chose là.

Beurk beurk beurk (et c'est mon jardin)
Quand je suis arrivée, j'ai du trouver un appart en 2 semaines, parce que c'était le temps pendant lequel ma boite me logeait gracieusement dans l'hôtel Ibis - c'est vachement cool l'hôtel Ibis, je veux dire, la déco est vraiment pourrite, mais on est drôlement bien dans les chambres, et le personnel est vraiment top -. Il a donc fallu que j'oriente bien mes recherches pour vraiment trouver ce qui me plairait. Pour moi c'était évident : je voulais vivre à la campagne, je ne supportais plus la ville. Mon boulot est dans une petite ville de 1500 habitants, donc c'était facile, je pouvais trouver un appart près d'ici et dans un trou paumé.

Coucou la campagne
Et je l'ai trouvé, un 100 m2, qui me semblait à un prix dérisoire après la folie de mon loyer parisien. Un énorme appart à 1 km du boulot, au centre du village, avec le boulanger, la banque, le médecin à proximité, et à 25 minutes de Besançon. On est vraiment bien dans cet appart, je te jure. De mai à décembre, j'étais trop heureuse, je pouvais aller courir en commençant mon parcours en bas de chez moi, j'avais pas de trajet pour aller au boulot, et de toute façon, tout ce que je faisais, c'était aller à mes cours d'équitation et de horseball, à 25 minutes d'ici. Je n'ai pas mis les pieds à Besançon ou presque pendant des mois.

Je t'ai déjà présenté ma louloute ?
Je pense qu'en fait, à cette époque, j'étais tellement déçue des gens que je ne voulais plus les voir, je ne voulais plus en rencontrer, rien. Alors forcément, dans mon trou perdu, j'étais bien.

Et puis la chaudière est tombée en panne, en janvier 2013, alors que j'avais mis 700 euros de fioul dans la cuve quelques mois avant, et je me suis rendue compte que mon château de Versailles était une vraie passoire thermique, et que probablement que les habitants du grenier profitaient plus du chauffage que moi, de MON CHAUFFAGE - j'ai un ours dans mon grenier, des fois il se réveille et il court partout en faisant un bruit monstrueux, c'est pour ça que je sais que c'est un ours, une plus petite bête ne pourrait pas faire autant de bruit -.


S'en est suivi une sombre histoire de malhonnêteté avec ma propriétaire - la malhonnêteté n'étant pas de mon côté hein -. Pour résumer, une baisse de mon loyer aurait dû compenser l'argent que je perdais dans le chauffage, et la propriétaire était supposée isoler le grenier. Bien entendu, au moment de le faire, elle a refusé de baisser mon loyer, et le grenier n'est toujours pas isolé.

J'ai donc déposé mon préavis, et j'ai commencé à réfléchir. Depuis janvier, j'ai commencé les danses latines, et ce faisant, je me suis fait tout un tas d'amis supers que je vois vraiment très souvent. L'idée, c'était donc de chercher un appart me rapprochant de Besançon pour pouvoir être à la fois proche du travail et de mes amis. J'ai commencé à chercher dans ce sens.

On danse même la salsa pieds nus au bord des piscines, ici
Et puis il y'a quelques temps, je me suis amusée à compter combien d'allers-retours Besançon-chez moi je faisais par semaine. La réponse cette semaine là : 5. C'est là que tu ris 50 bornes fois 5, ça fait 250 km par semaine - mais bon, je dois avouer que c'était une grosse semaine, d'habitude c'est plutôt 3 ou 4 allers retours -. C'est à ce moment là que c'est devenu évident. Si j'aime assez Besançon pour y être 5 fois dans la semaine, il valait mieux se trouver un appartement directement en ville, et au moins pouvoir déduire ces bornes là des impôts.

J'ai cherché mon appartement, j'ai eu du mal mais je l'ai trouvé, et j’emménage en plein centre ville dans 3 semaines.

C'est celui-là qui va faire la gueule
Il m'a fallu un peu de temps pour me rendre compte de ça, mais je crois que le déclic est venu aujourd'hui quand j'ai dis à une de mes collègues "nan mais quand même, faut l'avouer, c'est une super ville, Besac". Elle a ri, en disant "bah purée, j'aurais pas imaginé t'entendre dire ça un jour" - nous les Bretons, on est tous un peu cons, du genre "chez moi c'est vachement mieux, tout partout ailleurs c'est tout nul", mais la vérité, c'est qu'en fait on est plus souvent ailleurs que chez nous -. Même la neige elle ne m'embête plus, hier quand j'ai vu que mon jardin était tout blanc, j'étais pleine de joie, même si mes bottes sont trouées et que j'ai pas encore fait poser mes pneus neige. Enfin, ce n'est pas vraiment de mon amour pour Besançon que je te parle là, c'est de mon changement, du chemin parcouru depuis mon arrivée ici.

Il y'a un an et demi, je n'aurais jamais imaginé vouloir revivre en ville un jour. Aujourd'hui, je compte les jours qui me séparent de mon nouvel appart devant lequel passent tous les bus de la ville et le nouveau tram qui sera peut être fini dans 350 ans - on sait pas trop -.

C'est pas ici hein, c'est juste que c'est la seule photo de Besançon
que j'ai sous la main
Et je me rends surtout compte que c'est mon rapport aux autres qui a changé. Il y'a un an et demi, je n'envisageais pas de refaire confiance à qui que ce soit, je n'avais pas envie de me lier avec une seule personne, et je me terrais dans un joli appart dans le trou du cul du monde assez grand pour s'y enfermer à vie. Aujourd'hui, je regarde les photos prises lors de la grosse soirée d'anniversaire qu'on a faite chez moi, et ce que j'aime le plus de cet appart, c'est qu'il a pu rassembler tous ces gens géniaux et souriants pour une belle soirée. Et je regrette de devoir faire une demi heure de route pour passer du temps avec eux.

J'avais fait à manger pour 20, en plus
Aujourd'hui il y'a cette copine adorable qui me réveille tous les matins le weekend, parce qu'elle est visiblement trop pressée de m'appeler et me raconter 12 654 choses pour pouvoir me laisser me réveiller tranquillement, il y'a ces deux copines terribles qui m’accompagnent acheter mes chaussures de danse et se moquent continuellement de moi, parce que je ne voulais pas de paillettes, mais qu'au final, les seules chaussures qui allaient à mon pied trop fin dans toute la boutique étaient pailletées, il y'a ces deux idiots qui m'ont prise sous leur aile pour me faire danser la salsa et progresser à fond, il y'a ceux qui se lèvent tôt le dimanche matin pour venir m'encourager pour mes tournois, ou encore celui qui reste 2 h pour m'aider à ranger après une fête et qui, en prime, m'offre l'entrée en soirée derrière,... C'est probablement à cause de tous ces gens que ce soir je vais me retrouver en robe de soirée et perchée sur des talons de 12, à me sentir bien trop vieille pour être à ce foutu gala d'école d'ingénieur.

Elles sont pailletées, mais elles ont la classe
Je crois que c'est ce changement là, qui a amené l'autre, cette envie de quitter la campagne pour retrouver la ville, pour retrouver la vie, l'agitation, et surtout pour retrouver les autres. Parce qu'aujourd'hui j'ai envie de cette vie pleine de gens, pleine d'amis, pleine de rigolade et de pas de danse ratés, et que j'en ai envie tout proche de moi, parce que j'en ai assez d'être éloignée de cette partie là de ma vie.

C'est peut être ça en fait, par ce déménagement, je me rapproche de ma vie personnelle, lui donne une place plus importante, et m'éloigne du travail, le relègue au second plan. Et je pense que ce bouleversement des distances n'est pas que logistique, mais qu'il est aussi vraiment symbolique de ce qu'il se passe en moi.


Rendez-vous sur Hellocoton !

lundi 14 octobre 2013

J'aurais voulu être vétérinaire

Quand j'étais jeune, genre y'a encore que 7 ans, je voulais être vétérinaire, j'étais en prépa, et je passais les concours. Je l'ai raté, le concours véto, deux fois. Alors je suis partie en pharmaco et on en a plus jamais reparlé.

Aujourd'hui, la seule chose qui me relie au métier de véto, ce sont les copines qui elles ont eu le concours ou sont parties en Belgique, et la grosse bête noire plus ou moins pleine de poils selon la saison mais définitivement pleine de problèmes de santé qui hante mon appartement.

Oui, il se déplume grave, mais la véto sait pas pourquoi
J'ai trouvé un véto pour la bête l'an dernier quand il m'a fait un combo vomi+crise d’épilepsie, une véto en fait. Elle est top, Stick est amoureux d'elle, je suis presque jalouse. Il la kiffe tellement qu'il lui fait des câlins et qu'elle a même pas besoin de le tenir pour lui faire une prise de sang, il bouge pas d'un poil.

Elle elle le kiffe aussi, elle l'appelle mon lapin, lui fait des bisous et dit qu'il est merveilleux. Après le chat en rentrant à la maison il se roule sur le dos en ronronnant tout contre moi comme si je venais de lui faire un méga cadeau de Noël qui le remplit de bonheur, alors qu'on est juste allés faire son rappel de vaccin quoi.

Bref j'ai trouvé la véto parfaite, et j'ai le seul animal au monde qui aime aller chez le véto.

Aujourd'hui on est allés la voir, pour le rappel de vaccin, et aussi parce que Super Glue s'est subitement mis à boire comme un trou et à me vider ses gamelles en moins de deux.

J'étais un peu inquiète pour ses reins, au gros. Mais au final il a rien aux reins, ni au foie, ni à la thyroide, et il a pas de diabète.

J'aime pas trop aller chez le véto, parce que ça sent le médicament, parce que c'est toujours pour un truc pas drôle, parce que ça coûte une blinde et parce que j'ai peur des chiens, en prime.

Aujourd'hui y'a une dame qui est entrée, avec un Doberman. J'aurais pu avoir peur, sauf que le pauvre loulou avait un mal fou à se déplacer, il tenait à peine sur ses pattes. Je l'ai regardé suivre sa maîtresse jusqu'à l'accueil, et ça m'a fait trop de peine.

Après j'ai levé les yeux sur sa maîtresse, et j'ai vu qu'elle pleurait. Et j'ai compris, que le chien n'irait pas bien loin, qu'elle aurait peut être à prendre une dure décision ce soir.

Ça m'a fendu le cœur en mille petits morceaux, et du fond de ma salle d'attente, je n'ai pas pu me retenir, je me suis mise à pleurer aussi.

Et j'ai compris. J'ai compris que je n'aurais jamais pu être vétérinaire, que je ne l'aurais jamais supporté.

Je n'aurais pas supporté la douleur de tous ces animaux en fin de vie, et plus que tout, je n'aurais jamais supporté toute la tristesse de leurs maîtres.

J'ai toujours été comme ça, je n'ai jamais pu gérer le fait de voir les autres souffrir, de voir des gens tristes. Croiser une personne en larmes peut me marquer pour la journée, même si je ne connais pas cette personne.

Mon émotivité n'aurait pas su composer avec ce métier.

Il aura fallu 7 ans après le concours, pour que ça devienne totalement clair pour moi. Je n'aurais jamais pu être vétérinaire.

Heureusement que je l'ai raté, ce concours.



Rendez-vous sur Hellocoton !

jeudi 10 octobre 2013

Suits

Tu sais ce que c'est les vacances, on se repose, on prend le temps de finir ce bouquin qui traine - pour moi c'était Mange, Prie, Aime, je l'ai adoré, alors si tu veux que je t'en parle dans un prochain article tu peux le dire -, on prend plein de photos qu'on ne retouche jamais, on bronze beaucoup et on attrape des coups de soleil, du coup on se fait des masques le soir, on voit beaucoup trop de gens et on fait beaucoup trop de route, on commence une nouvelle série, juste pour voir.

C'est comme ça que juste pour voir, et parce que j'en avais entendu beaucoup de bien, j'ai commencé Suits.


Suits, à l'origine, n'avait rien d'une série pour moi. En lisant la description, je m'étais contentée de faire un vague "une série dans un cabinet d'avocats d'affaires, beurk", et bon, franchement, ça parait pas super engageant pour toi non plus, avoue. Pas de cadavres, du droit en pagaille, des gens habillés comme des pingouins, en fait je voyais plutôt ça comme un somnifère, je l'avoue.

J'avais tord. Parce qu'en fait, Suits est loin d'être juste une série sur un cabinet d'avocats d'affaires, et dès le pilot, tu sais que tu vas regarder tous les suivants, jusqu'au bout.

Ce premier épisode met en scène les deux personnages principaux de la série, ainsi que l'intrigue. Mike est un jeune un peu paumé, incroyablement intelligent et doté d'une fabuleuse mémoire photographique. Il n'a aucun diplôme mais "gagne sa vie" en passant des examens à la place des autres étudiants. Harvey est un jeune avocat talentueux, vraie petite star au sein du cabinet Pearson Hardman. Suite à une promotion, il doit trouver un associé junior pour travailler avec lui. Une règle au sein de Pearson Hardman : cet associé doit impérativement sortir de Harvard, ce qui ennuie considérablement Harvey, qui trouve ces jeunes étudiants parfaits parfaitement ennuyeux.


Suite à un quiproquo, Mike se retrouve propulsé en entretien avec Harvey, qui comprend bien que le jeune homme n'a rien à faire là, mais s'amuse à lui faire passer un test. Impressionné, il embauche Mike sur le champ. Il va alors falloir réussir à travailler au sein du cabinet tout en cachant à tous le fait que Mike ne vient ni d'Harvard, ni d'aucune autre école de droit...


Que vous dire sur Suits ? Cette série est fabuleuse. Les dialogues sont un vrai délice tellement les personnages ont du répondant, c'est un peu comme regarder Docteur House, mais en version avocat, avec des personnages un peu plus poussés et un ton plus autoritaire. Les scenarios sont complexes, réfléchis. Il y'a toujours de l'action, on se s'ennuie pas une seule seconde comme on aurait pu le craindre - enfin comme je le craignais, je l'avoue -. Les personnages secondaires sont tout aussi géniaux que les principaux - avec une grosse préférence pour Donna, pour ma part -. Et les deux hommes sont beaaaaaaux - je suis amoureuse d'Harvey, voilà -.


Maintenant tu sais, si jamais tu t'ennuies depuis que toutes les bonnes séries ont tiré leur révérence, tu peux te diriger vers les 2 saisons et demi de Suits les yeux fermés, enfin non, mais bref, tu m'auras comprise.




Rendez-vous sur Hellocoton !

dimanche 1 septembre 2013

Ce regard que l'on porte aux autres...et à soi

Il y a quelques mois de ça, je lisais cet article d'Odile Sacoche. Ce blog, je l'adore, il est plein de joie et de choses futiles, un vrai remède contre la déprime, si si, essayes, je te jure, ça marche.

Bref, Odile, elle parlait du jugement qu'on se porte à nous même, et du jugement qu'on porte sur les autres, surtout sur le physique, surtout quand on est des filles. Et ça m'a parlé, énormément.

Parce que des saletés sur les autres, j'en entends à longueur de journée. Parce que les gens, et malheurement souvent les filles, adorent baver sur les autres, beaucoup, et plus c'est méchant plus ça plait.

Oh généralement, on ne bave pas sur tout le monde, on en choisit une en particulier et on la taille dans son dos. Unetelle a des cheveux comme ci, et vu ce qu'elle mange c'est pas étonnant qu'elle ait ce ventre, et puis franchement elle a dit ça l'autre jour elle est vraiment grave.

J'ai résumé hein, non parce qu'on peut y passer des heures, à baver sur Unetelle. Mais franchement, qu'est ce que ça change à notre vie, qu'elle ait des cheveux comme ci, ou un ventre comme ça, ou qu'elle ait fait une remarque maladroite ?

Ça change rien, non, mais pendant qu'on dit ça sur elle, on se sent drôlement mieux, drôlement plus belle, plus fine, et plus intelligente qu'elle. C'est une façon de s'élever en nivelant vers le bas, une façon de regonfler sa confiance en soi en descendant les autres avec des défauts souvent imaginaires.

Et encore, des fois c'est même pas Unetelle, c'est la fille lambda croisée dans la rue au mauvais moment, dont le look ou la gueule ne plait pas, et voila.

Odile, elle pense qu'on devrait avoir un regard plus bienveillant envers les autres, qu'on arrête de les critiquer parce qu'elles nous rendent jalouses, ou parce qu'on est persuadées d'être mieux qu'elles. En fait chacun est différent, personne n'est mieux ou moins bien, les gens sont justes...uniques.


Mais ce regard bienveillant, il ne faut pas simplement le réserver pour les autres, il faut aussi l'appliquer sur soi. Se regarder dans le miroir et savoir aussi se trouver jolie, savoir aussi se rendre compte de ses qualités, de ses réussites, se pardonner ses erreurs, ses défauts. Nous avons tous des défauts, mais heureusement, nous avons aussi tous des qualités, physiques et mentales. Et il vaut toujours mieux voir ses qualités et s'aimer pour celles-ci plutôt que de voir ses défauts et de s'en vouloir à cause d'eux.

Et ça, je crois que c'est encore plus dur, parce que personnellement, j'ai très facilement un regard bienveillant sur les autres. Je ne critique jamais le physique des gens, même si j'avoue que cela m'arrive pour leurs actes, et même si cela reste plus compréhensible, je ne pense pas que ça soit bien pour autant - mais tout le monde a ses défauts, on a dit -. En revanche, le regard bienveillant sur moi-même...ahem, y'a encore beaucoup de boulot.

C'est drôle non, de voir que je suis capable de trouver une fille très ronde magnifique, alors que je me trouve affreuse dès que j'ai deux kilos de trop ? De trouver une fille superbe même quand sa peau n'est pas parfaite, alors que je voudrais me cacher dans un trou de souris dès qu'un bouton pointe son nez. D'avoir l'impression que les autres réussissent mieux, sont plus intéressants que moi, alors que tous les gens autour de moi s'accordent à dire que j'ai déjà eu 10 vies vu tout ce que j'ai pu faire jusque là ? Le plus drôle, c'est encore d'entendre les gens parler de moi en bien, et de me rendre compte que je ne me reconnais pas du tout dans ce qu'ils disent, que je n'ai jamais pu voir ces qualités en moi. 

Alors hop, le regard bienveillant, ça n'est pas que pour les autres, c'est aussi bon pour moi. Alors ma petite Habana, tu vas faire des efforts pour ne plus critiquer personne, pour ne plus te comparer aux autres, et pour reconnaître tes qualités telles qu'elles sont.

Et toi derrière ton écran, toi qui me lis dans l'ombre, bien planquée, même punition, épicétou.

Rendez-vous sur Hellocoton !

dimanche 25 août 2013

Lundi matin

J'aime pas trop les matins. Je crois que je n'ai en fait jamais aimé les matins. Depuis que je suis gosse, je suis plutôt du genre couche-tard et lève-tard. Du coup le réveil à 7h, c'est vraiment, vraiment la souffrance.

En fait s'il y'a bien deux minutes dans la journée ou je voudrais que la vie m'abandonne, ce sont les deux premières, celles où le réveil sonne et où je crève d'envie que la matinée m'oublie, qu'elle me laisse tranquille au fond de mon lit.

Elle ne m'oublie jamais.

Je crois que le lundi, c'est le pire jour pour mon réveil - avec le jeudi, parce que le jeudi tu as déjà une bonne partie de la semaine dans les pattes, mais c'est pas encore le dernier jour, alors le jeudi c'est le jour que je voudrais bien sauter aussi, dans la semaine -, le lundi, j'ai toujours mal dormi, j'ai toujours passé un bon weekend, j'ai toujours envie d'un troisième jour de weekend.

Le lundi, j'ai pas du tout envie de passer ma semaine derrière mon bureau, en fait, surtout derrière celui-ci, à faire mes petits excels et mes brochures sur InDesign, en me demandant sans cesse s'ils vont pas encore me sortir un truc farfelu de leur chapeau. Nan parce que certaines semaines ils sont drôles, ils ont des trucs à faire, mais ils savent pas bien à qui les donner. Je vais te dire un secret : sur les 50 personnes de l'entreprise, ben ce genre de choses, ça retombe toujours sur moi, c'est comme ça que je me retrouve à faire du dessin industriel alors que je ne bosse pas pour l'usine - et que si tu me connais, tu sais parfaitement que ça n'est pas du tout mon domaine -, ou encore que je m'improvise juriste d'entreprise parce qu'il leur faut un règlement de jeu-concours et que bon, comme c'est moi qui fais le bulletin de participation, tu comprends...

Je m'en fiche un peu en fait, j'aime bien faire des choses différentes, j'aime bien aller chercher sur Google dans les textes de lois ce que je dois mettre dans ce règlement, j'aime bien descendre à l'usine pour leur demander comment je dois faire le design de leur pièce. J'apprends plein de choses quand je fais ça, et comme je suis une curieuse, ben finalement ça me plait plutôt bien et ça me change de mes excels et InDesign.

Sauf que voila, lundi, quand le réveil a sonné, j'ai senti que j'arrivais vraiment sur mes limites, que je ne supportais plus ce poste, qu'il ne me donnait même pas la motivation suffisante pour me lever à une heure me permettant de me doucher, prendre un petit déjeuner, bien me saper et me maquiller. Nan, j'arrive au boulot propre et repue, mais sapée n'importe comment, sans bijoux et jamais maquillée.

Et pourtant je peux te dire, j'ai beau être naturelle, je suis quand même une coquette, mis à part pour le boulot, je ne sors jamais sans 2-3 bijoux, sans mon maquillage, sans parfum et sans avoir passé 20 minutes à penser à ma tenue.


Lundi, j'ai vraiment senti qu'il était temps de se tirer d'ici, de trouver enfin un job qui corresponde réellement à mon niveau d'étude et à mes compétences, qui me lance des défis régulièrement, qui me pousse un peu plus loin chaque jour, qui me fasse sortir de ma zone de confort pour m'obliger à m'améliorer encore et encore.

J'ai envie d'avoir envie de me lever le lundi matin, de me lever tous les matins assez tôt pour pouvoir aller au bureau propre, avec un bon petit déjeuner dans le ventre, et jolie, en prime. Et surtout d'avoir envie d'être là où je suis.


Alors lundi, en me levant, je me suis dit qu'il fallait que ce genre de réveil s'arrête, que je ne voulais pas d'un job qui me donne envie de rester au lit toute la journée, que je méritais quand même mieux que ça, que c'était affreux d'avoir fait 6 ans d'études supérieures pour finalement détester son travail à ce point.

Et je me suis félicitée d'avoir relancé tous mes contacts le weekend dernier, même ceux que je n'osais pas relancer. Parce qu'ils ont super bien réagi, mes contacts, parce que l'on m'a proposé de l'aide, et aussi fixé un rendez-vous, parce que même si ça n'est pas quelque chose qui va me donner un nouveau poste dans l'immédiat, ça fait du bien de se sentir soutenue, de sentir que certains croient en moi, de me rendre compte que la personne qui a vu le plus gros travail de toute ma vie jusque là me considère comme une personne intelligente, talentueuse et créative, alors que je n'aurais jamais osé employer un seul de ces adjectifs pour me qualifier.

Alors voila, lundi je me suis dit qu'il était temps que je me fasse un peu confiance, et surtout que j'ai confiance en mes capacités. Il est temps que je postule pour tous ces postes que je pourrais obtenir mais qui me font peur, parce que je n'ai pas assez confiance en moi pour croire que j'ai les compétences pour les occuper. Si j'en crois l'évaluation de ma thèse professionnelle, mon travail fait partie des meilleurs que mon tuteur de thèse ait vu jusque là, alors pourquoi je ne serais pas capable d'occuper le même poste que celui que mes anciens camarades de promo occupent ?


2013 avait très mal commencé, mais je sens que le vent va tourner, parce que je le fais tourner moi-même, ce vent. Parce que j'ai compris que dans n'importe quel domaine de la vie, les bonnes choses n'arrivent pas par hasard, elles arrivent parce que l'on fait tout ce que l'on peut pour ça.

Je sens que 2013 va vraiment être une année importante pour moi, parce qu'elle est l'année où j'arrête de regarder en arrière en me sentant coupable de tout, où j'arrête de m'en vouloir pour des choses qui n'ont plus d'importance aujourd'hui, et où enfin je commence à vraiment bouger pour me construire la vie que je veux.

Je tâtonne encore un peu, je suis un peu perdue, je crois que je ne sais plus vraiment ce que je veux, mais j'ai arrêté de fuir, j'ai arrêté de faire l'autruche, et je me bouge enfin pour avoir ce que je veux réellement.

Et j'espère, vraiment, vraiment, que ça paiera, tous ces efforts.


Rendez-vous sur Hellocoton !

jeudi 18 juillet 2013

La règle des trois unités

J'ai attendu, pas mal de temps avant de te parler de cet EP. Parce que j'ai mis un peu de temps à l'apprivoiser, parce que j'ai probablement mis trop de temps à le comprendre.

Ben Mazué - mais si tu connais je t'en ai déjà parlé - a sorti un nouvel EP, en version digitale. Un EP qui s'appelle "La règle des Trois Unités".


Oui je sais, c'est un peu bizarre comme nom, mais il y'a une explication. La règle des trois unités, c'est une règle de théâtre classique - ouais, je sais, c'est pas ton domaine, mais le mien non plus, rassure toi - qui a pour but de capter l'attention du spectateur jusqu'à la fin de la pièce. Les trois unités sont l'unité de temps, l'unité d'action et l'unité de lieu : l'unité de temps parce que la durée de l'action de la pièce ne doit pas excéder les 24h, l'unité d'action car la pièce ne doit mettre en scène qu'une action principale, et l'unité de lieu car la pièce ne doit se dérouler qu'à un seul endroit.

Ben Mazué s'est donc amusé à enfermer toute son équipe une journée entière dans un appartement à Montparnasse pour enregistrer les six jolis morceaux de sa petite pépite.



Bien plus doux que son album, j'ai d'abord eu l'impression qu'il manquait quelque chose par rapport à celui-ci, j'ai eu du mal à le comprendre, j'avais comme l'impression qu'il manquait un bout du Ben Mazué que j'avais l'habitude d'écouter. Et puis j'ai écouté plus fort, j'ai écouté les paroles, j'ai écouté la douceur des morceaux. Et j'ai compris le nom de l'album, parce que dans cet EP, on a finalement qu'un seul Ben Mazué, celui qui est doux, rêveur, celui qui voit les choses avec un coeur d'enfant et un regard d'adulte à la fois, celui qui doute, beaucoup.

J'aime énormément ce côté là de Ben Mazué, et je n'aurais pas accroché à cet album s'il avait choisi l'autre, le côté plus drôle, plus léger, plus moqueur.

Parce que les doutes, justement, c'est ce que j'aime chez Ben Mazué. Parce qu'on vit dans un pays, dans une époque, ou l'on n'a pas le droit au doute, ou l'on ne réussit sa vie que si l'on se trace un chemin à suivre et qu'on le suit scrupuleusement.



Ben Mazué, il te dis que tu as le droit de douter, que c'est pas grave si tu sais pas, que c'est pas grave si tu rates, que le meilleur dans la vie, c'est ce qui arrive de manière spontanée, imprévue, que parfois ça a du bon de suivre nos envies comme elles viennent, même si c'est bizarre, même si c'est pas logique, même si ça parait fou, que l'important c'est d'y croire, de faire en sorte que le bonheur vienne et reste ici, même quand c'est pas vraiment évident.

Ben Mazué, c'est comme un ami qui te tend une épaule en te disant "t'inquiète pas, c'est normal si tu doutes, c'est pas grave si tu te plantes, si tu dois tout recommencer, t'auras une deuxième chance, t'auras même mille chances si tu fais juste l'effort de les voir et de t'ouvrir un peu au monde, et tu verras, quand on sait comment la prendre, et même quand on a des soucis, la vie peut être douce".



Cet EP, c'est exactement ce que j'ai besoin d'entendre en ce moment, parce que c'est exactement la façon dont je vois les choses, dont j'ai envie de les voir, mais souvent, j'oublie, et j'ai besoin qu'on me le rappelle. C'est pour ça qu'après l'avoir bien écouté, il m'a parlé, il m'a touchée, il m'a fait réfléchir, et dédramatiser. Et ça m'a fait du bien, beaucoup de bien.

Merci Ben.




Tu peux trouver cette jolie chose sur iTunes, elle ne coûte pas cher du tout et fait plein de bien dans le dedans de toi même, comme je te l'ai déjà dit.
Rendez-vous sur Hellocoton !

mardi 9 juillet 2013

Les doutes, les choix, les priorités, les phases, tout ça

Ouais j'avais pas trop d'idées pour le titre.

Je ne suis pas trop passée par là ces derniers temps, parce que j'ai choisi de ne pas trop être chez moi, de beaucoup sortir et voir du monde, de beaucoup danser, de beaucoup marcher, de beaucoup rire aussi. Et de pas trop dormir - mais des fois c'est bien quand même, de dormir -.

Je n'ai pas pris beaucoup de photos, je n'ai rien écrit.

Mais j'ai quand même eu un peu de temps pour réfléchir.

Parce qu'il y'en avait besoin, en fait. Parce qu'en 2013, ma vie a pris un drôle de tournant. J'ai construis, plein de choses en fait, je me suis attachée, un peu détachée, j'ai échangé, j'ai appris, j'ai découvert.

Je me suis mis un gros coup de pied aux fesses en janvier, parce qu'il était temps. Un gros coup de pied aux fesses pour aller vers les autres. Parce qu'à force d'être toujours en vadrouille et de toujours déménager, ben je n'avais plus vraiment de vie sociale.

Ça a bien marché, le coup de pied aux fesses, je le sais parce que mon téléphone sonne tout le temps, que je ne dors plus trop beaucoup, et que je dois choisir entre trois soirées différentes vendredi prochain. Et que le ménage c'est plus le dimanche, c'est le lundi soir en vitesse, maintenant.

J'ai une équipe de horseball terrible, avec laquelle j'ai de belles chances de participer aux championnats de France la saison prochaine. On était pourtant partis de rien en novembre dernier. Je suis dans une ville où la salsa se danse tous les soirs et où j'ai en quelques mois réussi à rattraper le niveau de ceux qui avaient commencé 2 ans avant.

En fait, personnellement, je n'ai jamais été aussi bien. Tout roule et j'ai trouvé la ville parfaite. Il ne lui manque que l'océan et je m'y installe à vie. Mais bon, d'ici à ce que le niveau de la mer monte assez pour arriver ici...

Le gros soucis, c'est le côté professionnel. Mon travail ne me plait pas du tout. Je m'ennuie, on me met une pression psychologique constante, je n'ai pas de défi, pas de missions intéressantes.... Et en prime je suis sous payée.

Autant te dire, je n'ai aucune motivation, et ça me fait bien chier de me lever le matin.

Il y'a deux mois, je me disais "aller, je bouge encore une fois, je me mets à chercher ailleurs un job qui me plaise, et je me tire près de la mer".

Sauf qu'on sait toujours ce qu'on perd, jamais ce qu'on gagne. Et en me tirant, je perds une vie personnelle géniale; et je gagne une nouvelle ville dont je ne sait rien, dans laquelle il n'y a peut être ni horseball si salsa à prix abordable.

Alors je réfléchis, je réfléchis beaucoup. Et je me dis qu'un bon job c'est bien, mais qu'à un moment il faut aussi savoir faire en sorte d'être heureuse.

Et je me demande si finalement, je ne suis pas dans une phase de ma vie ou il faudrait que je me détache un peu du professionnel pour privilégier, au moins momentanément, ma vie personnelle.

Cela fait des années que je ne vis que pour construire une carrière, que j'ai déménagé pour les études, les stages, le boulot. Je n'ai jamais donné la première place à mon bonheur.

J'ai bien conscience que le début de la vie professionnelle est important pour construire des bases solides, mais je me dis que je peux bien tenir encore quelques mois comme ça, et concentrer mes recherches plutôt dans le coin, quitte à mettre plus de temps à trouver un nouveau poste.

Je pense que l'on passe tous par des phases différentes, et que là, je suis dans une phase ou je me rends compte que le boulot est loin de tout faire, et qu'il faut savoir privilégier ses relations, ses activités, et tous les moments heureux qui vont avec.

Tout ne peut pas toujours être parfait, et je préfère couver précieusement cette jolie vie que je suis en train de me construire, quitte à supporter quelques mois de plus un boulot que je déteste, plutôt que d'avoir un travail qui me plait dans une nouvelle ville que je détesterais peut être.

Alors j'ai choisi, enfin je crois, j'ai choisi de serrer les dents, de me lever le matin pour sourire hypocritement - mais pas que, j'ai aussi des collègues terribles, heureusement -, j'ai choisi de rester dans le coin parce que je l'aime, le coin, même si ça n'est pas chez moi, même si leur accent est vraiment moche et qu'ils emploient des expressions pourries. J'ai choisi de chercher un nouveau job, mais ici. Parce que mis à part le job, absolument tout va bien - ou presque -, et que j'ai conscience que c'est une sacrée belle chance, et qu'il ne faut pas la gâcher, cette chance.
Rendez-vous sur Hellocoton !

samedi 11 mai 2013

Les vacances en Bretagne

Cette semaine, j'ai fait comme tous les chanceux des ponts, j'ai posé le peu de jours qu'il restait de travail, et paf - ça a fait des chocapics - j'ai gagné une semaine de vacances pour seulement un jour de congés payés de posés.

Je me suis trouvé un covoitureur - même s'il était pas trop ravi que ma voiture sente le cheval, pourtant j'avais bien passé l'aspirateur pour enlever les poils de poney, le sable, la paille, tout ça - et hop, je suis rentrée à la maison.

On est donc partis samedi matin, très tôt, pour une route interminable, et arrivés le soir, vers 19h30 - on a fait un arrêt chez ma grand mère, et elle parle BEAUCOUP -. Forcément, après avoir entendu parler de la piscine pendant des mois, la première chose que j'ai faite en arrivant, c'est enfiler mon maillot de bain et tester cette piscine neuve par moi-même. C'est curieux, j'approuve. Tellement que j'y suis une heure matin et soir.



Le dimanche, j'ai voulu voir la mer, mais l'autre mère, la mienne, n'était pas trop motivée. J'ai malade à mon ventre, j'ai pas envie, tu sais depuis l'hôpital je suis pas très bien - c'est la grande-excuse-qui-marche-pour-le-restant-de-tes-jours ça, le tu-sais-nan-mais-moi-j'ai-failli-mourir, le truc ultime que tu peux sortir pour toujours avoir raison, c'est un peu pratique en fait, mais bon, j'ai pas très envie d'un séjour à l'hôpital, alors j'ai pas très envie d'utiliser cette excuse là trop vite -. J'ai donc juste rétorqué que si tu veux pas voir la mer c'est pas grave j'irai toute seule, et la méthode culpabilisante de la pauvre fille qui va à la plage seule marche très bien, puisqu'elle est venue du coup.

J'ai enlevé mes chaussures en arrivant à la plage, parce que j'adore sentir le sable sous mes pieds. Mais au bout de deux minutes, mes pieds plus très habitués au sable souffraient très forts du frottement, alors j'ai commencé à regretter, mais mon amour des pieds nus dans le sable a gagné quand même, et j'ai choisi d'endurer la souffrance.

Lundi et mardi, j'étais avec mon père. Le truc sympa avec mon père, c'est qu'on peut le faire marcher très longtemps sans qu'il se plaigne, alors je me suis amusée à me lancer un défi : le fatiguer. Autant te dire que j'ai échoué, pourtant j'ai essayé très fort, le premier jour on a arpenté Quimper de long en large, puis on a fait une grande marche à Ste Marine, parce que je voulais voir la mer - je crois que je veux à peu près tout le temps voir la mer, je devrais probablement songer à m'installer dessus -. 










Le lendemain, j'ai voulu aller à l'école de surf de La Torche pour me renseigner pour un stage. En rentrant dans le surf shop, j'ai découvert un pantalon tout seul par terre, et un moniteur de surf - visiblement - en caleçon un peu trop loin de son pantalon -. Ça m'a fait rire, un peu, parce que ça m'a rappelé plein de souvenirs de monitrice de voile, et l'espace d'un instant j'ai eu envie de demander au monsieur de la caisse si c'était vraiment une obligation de se défaire de son pantalon devant le comptoir, mais mon père était là, alors je suis restée correcte et stoïque, et j'ai ri dans le dedans de ma tête. Le beau gosse - oui parce qu'il était beau gosse, donc c'était pas trop gênant qu'il soit en caleçon, en fait - est venu récupérer son pantalon et l'a remis devant moi en disant excusez moi hein je fais comme chez moi ici -. Là j'ai ri - pendant que mon père devait probablement se demander si sa petite fille chérie et innocente allait se remettre de cette vision indécente - et le jeune homme pantaloné est parti, donc j'ai pu formuler ma demande sans situation distrayante dans la pièce - quoi, je l'ai jamais obligé à se balader en caleçon hein, il l'a fait tout seul -.








J'ai abandonné l'idée de fatiguer mon père ce jour là, je l'ai fait marcher des kilomètres dans la pluie, avec le vent de face, au point d'en avoir affreusement mal aux hanches, mais lui il gambadait encore comme un jeune faon après ça.

Mon père 1 - moi 0.

Mercredi, j'ai décidé d'acheter des chaussures, et comme d'habitude, ça a été l'aventure. J'ai trouvé une paire de Converse en soldes. Je hais les Converse, mais celles ci, elles sont canons, alors j'ai fait semblant d'oublier que j'ai toujours dit que j'achèterai jamais de Converse, et j'ai fait comme si j'adorais ça. Personne ne me l'a encore fait remarquer, je peux donc dire une chose pendant des années et faire l'inverse derrière, si je fais comme si c'était normal, personne ne s'en rend compte, c'est bon à savoir. Le seul soucis c'est que le monsieur qui m'a vendu les Converse, il était complètement à côté de ses pompes ce jour là, et il s'est trompé, deux fois. Mais j'avais bien senti qu'il était pas super clair, alors en arrivant à la voiture, j'ai vérifié, en voyant la première chaussure j'ai vu qu'il m'avait pas donné la bonne, donc je suis retournée, puis revenue à la voiture, et en voyant la deuxième chaussure, je me suis rendue compte qu'il s'était trompé aussi, donc j'y suis retournée une troisième fois, comme une cliente chieuse et intransigeante. Mais comme j'avais le sourire, c'est passé comme une lettre à la poste. Moralité : j'aurais du faire commerciale.

Cette semaine, c'est la semaine du Golfe - du Morbihan - - c'est en Bretagne hein, si jamais tu sais pas - - t'as le droit, moi j'arrive toujours pas à placer la Haute-Saône sur une carte, pourtant j'y habite depuis un an -, alors avec une copine, on a fait nos bons clichés de monitrices de voile, et on est allées se balader dans les ports voir les beaux bateaux. C'était une mauvaise idée, parce que déjà y'avait plein de vent et je suis rentrée avec 13504 nœuds dans les cheveux, un gros coup de soleil sur le nez, mais surtout, depuis je veux recommencer la voile, et elle veut faire toute la semaine du Golfe l'année prochaine.







Après avoir échoué sur le défi "fatiguer mon père", j'ai amené ma mère marcher aujourd'hui, et ça a drôlement mieux fonctionné, elle est rentrée vannée, la pauvre. En passant  on s'est arrêté regarder les funboards, et maintenant, je brûle d'envie de recommencer la planche à voile.





Je crois qu'il va falloir que je rentre en Bretagne, alors si tu as vent d'un poste en marketing dans le coin, fais moi signe. Je sais faire plein de choses et je travaille bien, promis.
Rendez-vous sur Hellocoton !
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...