dimanche 21 avril 2013

L'égalité

Comme je te l'ai dis dans un précédent post, je me suis mise à la danse dernièrement. J'en fait beaucoup. Beaucoup de bachata, pas mal de salsa, et de la kizomba quand je peux. J'adore ça, et je progresse plutôt bien. Je suis même plutôt loin d'être ridicule, pour une débutante.

J'ai quelques cavaliers favoris en kizomba. La kiz c'est un peu délicat comme danse, parce que contrairement aux autres danses dans lesquelles tu as la possibilité de mettre une distance de sécurité entre toi et le cavalier, en kizomba si tu n'es pas collée au monsieur des pieds à la tête, tu n'arrives à rien parce que tu ne sens pas son guidage.



Ça implique qu'il faut soit que tu sois totalement impudique, soit que tu connaisses un peu ton cavalier et que tu te sentes à l'aise avec lui. Enfin en tout cas pour moi ça marche comme ça, j'arrive pas à me coller aux inconnus, je sais que d'autres filles peuvent le faire et je ne me permettrais surement pas de le juger, mais perso j'ai du mal avec ça.

J'ai donc quelques cavaliers avec lesquels je préfère danser la kizomba, et en particulier un avec lequel je suis super à l'aise pour ça. Le pauvre n'a pas eu beaucoup de chance hier, parce qu'il était le seul à venir à un stage organisé par notre prof et à la soirée qui suivait. Mais pour le coup on était un peu tous les deux pareils, parce que j'étais la seule des filles avec lesquelles il a l'habitude de danser à venir ce soir là aussi.

Ce qui implique qu'on a beaucoup dansé ensemble, et qu'on est restés papoter au bar tous les deux aussi. Pendant les kizomba, il y'a toujours assez peu de personnes sur la piste, ce n'est pas la danse que les gens préfèrent, les hommes n'osent pas trop inviter les femmes qu'il ne connaissent pas, et vice versa. Si tu danses plusieurs fois avec le même partenaire, ça se voit donc très vite, surtout quand tu fais des passes un peu plus compliquées que les autres - et hier, il y'a avait beaucoup de débutants - - et mon cavalier préféré, il aime bien tenter des trucs compliqués, faire des renversés, tout ça - - ça fait que je rigole beaucoup pendant qu'on danse, parce qu'une fois sur deux j'ai les pieds qui s’emmêlent -.

Au milieu de la soirée, au début d'une kizomba, un autre danseur s'est approché de nous au bar.

"Je peux te la piquer ?"

J'ai fait mine de rigoler, mais franchement ce genre de demande me fait bouillir. Parce que ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, et que plus ça va plus ça me donne envie d'exploser. La semaine dernière, on m'a carrément demandé si j'avais le droit de danser la kizomba avec quelqu'un d'autre que la personne avec laquelle j'étais arrivée à la soirée.

On est en quelle année déjà ? 2013 tu dis ? Alors pourquoi pour m'inviter à danser, on demande d'abord l'autorisation au cavalier qui a eu le malheur de m'inviter plus de 3 fois dans la même soirée ?

Il me faut vraiment l'autorisation d'un homme pour aller danser avec un autre ? Je peux pas choisir toute seule ? Y'a une règle qui indique qu'une femme n'a pas le droit de se coller sans aucune arrière pensée à deux hommes différents dans la même soirée, juste pour danser une kizomba ? Le premier arrivé possède la nana pour la soirée en fait, c'est ça ?

Non mais sincèrement, je suis sidérée qu'à notre époque, et même parmi les jeunes - ce genre de questions vient en plus toujours de personnes plus jeunes que moi -, la femme soit toujours considérée comme propriété de l'homme. Sidérée que ceux qui veulent m'inviter se disent "elle est avec lui donc je vais d'abord lui demander à lui si je peux l'inviter à danser".

Ça me donne l'impression d'être encore à cette époque ou la jeune fille passait du statut de propriété du père à celui de propriété du mari.

Alors oui, quelque part je peux comprendre l'hésitation de celui qui voulait m'inviter. Avec mon cavalier préféré, on danse très collés, et à cette soirée, on avait dansé toutes les kizomba uniquement ensemble. Donc quelque part les gens avaient pu se dire qu'on était en couple. Et il est parfaitement compréhensible que certains n'aient pas trop envie que leur chéri/chérie aille se coller à une autre personne. Mais même si c'était le cas, tu invites directement la personne que tu veux inviter, et si cette personne ne veut pas danser avec un autre partenaire que le sien, elle te dit non elle même, c'est pas plus logique ?

Je te le dis, il va falloir se battre très très fort et ne rien lâcher si on veut l'avoir, notre égalité...
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2 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord avec toi : le sexisme en danse est parfois bien présent. Je fais de la salsa portoricaine et, le plus souvent, je me sens "l'objet" de mon partenaire de danse. En soirée, idem.
    Heureusement, le plaisir de danser est bien plus grand que mon agacement !

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    1. J'avoue que je n'en suis pas à me sentir "objet", peut être qu'on n'a pas encore assez le niveau pour ça, des fois je rigole en tirant un coup sur le bras de mon partenaire pour le faire tourner alors qu'il prévoyait autre chose, ou alors on délire en lançant des idées de pas dérivés à deux, du coup je me sens encore plus ou moins libre - et puis soyons francs, je préfère avoir la position de celle qui n'a qu'à suivre plutôt que de devoir réfléchir toute la danse sur la passe que je vais lancer après ^^-. Ce sont vraiment ce genre de remarques qui m'énervent en fait.

      C'est vrai que quand j'ai commencé quelque part je me suis retrouvée un peu en contradiction avec mes propres principes, le "c'est le garçon qui décidé, la fille est juste là pour être jolie" me gênait un peu - j'exagère mais on voit l'idée -. Au final, on s'habitue ^^

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