dimanche 11 septembre 2011

L'angoisse

A un mois et demi de la fin officielle de mes études et du début officiel du chômage de ma recherche d'emploi, je prends conscience d'une chose qui ne m'avait jusque là jamais effleuré l'esprit.

C'est vachement facile de faire des études. On choisit un domaine qui nous intéresse, on essaye, on choisit l'école qui nous a choisit aussi, on bifurque pour rigoler, comme ça on a une double compétence qui n'intéresse pas grand monde mais qui fait son petit effet quand on sort comme ça, naturellement, en réponse à la question "tu fais quoi dans la vie ?", "oh moi je suis ingénieur en pharmacologie, et j'ai fait une année de marketing en école de commerce" - tu remarqueras quand même que je me la raconte pas trop, je dis systématiquement école de commerce, et pas HEC -.

C'est comme ça qu'on arrive après 7 ans d'études post bac - parce que j'ai retapé ma prépa en plus, pour retenter le concours véto -, à regarder ses diplômes en se demandant ce qu'on va bien pouvoir en faire, maintenant.

Parce que là faut choisir. Si je continue dans l'industrie pharmaceutique ou la cosméto, je vais probablement trouver du boulot plus vite, mais après plus personne voudra de moi ailleurs, comme le dis si bien une des chefs de produits de ma boite "si tu commences dans le parfum, après c'est fini, t'en sors plus".

Et si je bifurque dans un autre domaine, je vais galérer à trouver une boite qui prendra le risque de me donner ma chance, et il faudra que je fasse mes preuves plus que n'importe qui d'autre, et peut être pour me retrouver bloquée dans un autre domaine.

En fait j'aime pas l'idée que ton premier boulot conditionne le reste de ta vie. J'ai toujours été trop curieuse, et y'a des millions de trucs qui m'intéressent. Le problème, c'est que je pourrais surement pas tout faire, et que là tout de suite, j'arrive pas à identifier ce qui m'intéresse le plus dans ces millions de trucs. Et donc je peux pas choisir ce que je vais faire pour les 42 années de cotisation obligatoires si je veux pas finir à 85 ans à faire la manche dans la rue.

Parce que si je continue dans ma non envie d'enfant, j'aurais même pas la possibilité de faire culpabiliser quelqu'un sur ma situation dans le but de l'obliger à m'accueillir.

Et, cerise sur le gâteau, j'ai envie de rentrer à la maison. Dans mes rêves les plus fous, j'ai genre le boulot le plus intéressant du monde en Bretagne, j'ai une micro maison avec un jardin, j'ai ma voiture - parce qu'elle me manque, ma voiture - et y'a la mer pas loin. Sauf que tous les postes qui m'intéressent sont à Paris. Toutes les annonces que je remarque et pour lesquelles je me dis "celle ci je postule", c'est Paris. Et puis pas Paris-c'est-un-peu-au-bord-y'a-moyen-d'habiter-ailleurs-et-de-venir-en-voiture-le-matin, non, Paris genre Paris-pile-au-milieu-là-ou-ok-c'est-joli-mais-ou-tu-viens-en-métro-épicétou. Le Paris que je déteste quoi.

On se rend pas compte, quand on est étudiant, à quel point les choix sont faciles. Là maintenant ça y est, il va falloir vraiment décider, et moi j'ai pas envie.

J'ai que 24 ans, j'ai encore le droit d'avoir envie de plein de choses non ?
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5 commentaires:

  1. Ben oui ma biche... c ça la vie, y parait ! un moment vient où il faut choisir... l'avantage, c que l'on peut toujours bifurquer ensuite si on le souhaite, en s'accrochant.
    un boulot en Bretagne ? je t'y vois bien, avec ta maison, ton jardin, ton chat et ton baloo ! et pis le dimanche, tu m'inviteras à manger !!!!
    Bisous

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  2. Pas facile en effet ! Le stagiaire, Centralien, que l'on avait cet été, mais un chouilla plus jeune que toi (c'est vrai que tu es si vieille... hihi)..., nous a avoué ne pas savoir quoi faire ensuite... ce qui commence à désespérer sa maman ! Comme elle dit, heureusement qu'il a des facilités... pas besoin de faire trop tôt ce fameux choix que bons nombre de jeunes sont obligés de faire quand le niveau n'est pas toujours là pour faire de longues études ... J'ai peur qu'il soit un éternel étudiant nous disait elle !

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  3. Oh la la, comme tu me rassures en quelque sorte !...
    Je suis dans le même état d'esprit que toi....
    Dur dur ce passage à l'âge adulte, le vrai, celui où on a un travail et tout et tout !
    Moi qui pensait que ce serait super génial, qu'on aurait un boulot de rêve, dans une ville qui nous plait, et que comme on serait jeune et ben on continuerait à faire des supers sorties, des voyages...
    Mais ça viendra ! (J'y crois dur comme fer... En tout cas j'essaye !)
    Bon courage pour ta recherche d'emploi, pour les choix à faire et pour trouver le bonheur :)
    Bisous !

    Hélène

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  4. Juste, j'y pense. La nouvelle ligne de train qui doit voir le jour genre en 2015 est un peu faite pour toi (enfin en un sens, mais pas complètement, mais bref). je sais pas si t'en a entendu parler ça va être un train beaucoup plus rapide qui va faire (pour l'instant) Saint Malo / Rennes / Paris en moins de temps que des embouteillages sur le périph (après c'est prévu que ça aille jusqu'à Brest). Bref, la Bretagne (bon l'Ille et vilaine c'est pas complètement ta Bretagne mais ça s'en rapproche plus) sera un peu le nouvel endroit où venir habiter plutôt que de s'emmerder à trouver un truc sympa en banlieue. Bref, sur ce je te fais des bisous, j'ai 74 cm de mignonnerie (oui elle a grandit, enfin, c'est plus une minus, elle est juste tellement fine qu'on dirait pas très un bébé) qui essaient de boulotter des poils de chat tranquillement (quand elle n'essaie pas carrément de lui choper l'oreille avec les dents...)

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  5. Putain, tu viens de mettre exactement les bons mots sur ce que je ressentais y'a un an, cette angoisse qui m'a fait chouiner tout le mois précédent mon arrivée ici... C'est clair que les études en fait, c'est sécurisant, tu es dedans depuis longtemps, tu sais où tu vas... Pas facile l'entrée dans le monde "réel"...

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