lundi 5 mars 2012

Histoire d'amour

"Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu la mer"

J'ai bien conscience que je suis en train de réveiller de très mauvais souvenirs dans l'esprit de celles qui ont eu cours avec moi. De toutes les citations inutiles que l'on a du apprendre pour l'épreuve de français-philo du concours agro-véto, je n'en ai retenu qu'une, celle-ci.

C'est par cette phrase que commence Le Chercheur d'Or de Le Clézio, livre qui, personnellement, m'a énormément marquée, au point de me pousser à découvrir d'autres ouvrages de Le Clézio, et donc de me farcir les 100 pages de descriptions chiantes qu'il nous sert à chaque livre avant de faire réellement commencer l'histoire. Oui tu as bien lu, toi la copine de prépa cachée dans l'ombre - ou pas -, j'ai ouvert d'autres bouquins de ce mec.

Cette phrase est la seule que j'ai retenu en 3 ans de dissertations diverses sur des thèmes tels que "l'animal et l'homme", "la recherche du bonheur", et un autre thème duquel je n'arrive plus à me souvenir - copine de prépa, manifeste toi -. Je l'ai retenue car si je devais écrire une autobiographie de moi même - ce qui ne risque pas d'arriver -, c'est exactement la phrase que j'aurais pu utiliser.


Elle est fausse évidemment. De mes diverses maisons, on a toujours très bien entendu les avions, mais jamais la mer. Merci Papa - enfin je suis quand même la seule personne parmi les gens que tu connais qui a vécu DANS un aérodrome, oui oui, dans une maison qui est maintenant détruite parce que c'est pas très réglementaire de vivre sur un terrain sur lequel la probabilité qu'un avion se crashe est multipliée très beaucoup, puisque plus de 85% des accidents d'avion ont lieu lors du décollage et de l'atterrissage  -.

Mais comme tous les Bretons, j'ai grandi avec, je l'ai aimée, je l'ai chérie même. J'ai travaillée avec elle, et parfois contre, je l'ai détestée un peu, aussi parfois. Toujours est-il qu'aujourd'hui il me serait très difficile de m'en passer.

Je l'aime comme j'aime ma Bretagne, parce que pour moi, elle en est indissociable. Pourtant il y'a des terres sans mer en Bretagne, mais pour moi, la Bretagne c'est la mer, un point c'est tout.


J'en ai passé du temps loin d'ici, loin de la mer aussi. Trois ans à Rennes, puis 3 à Nice, 10 mois à Santiago du Chili, puis un an à Paris. Me revoila enfin.

Je ne sais pas si tu te souviens, le jour ou j'ai du envoyer mes dossiers pour entrer en école de commerce, j'avais posté un texte ici. A l'ESSEC, ils avaient une "épreuve" un peu particulière, une feuille blanche à remplir, comme on le souhaitait. Carte blanche quoi, montre nous ce que t'as dans le bide et on verra si tu nous plait. Moi je sais rien faire de mes dix doigts, à part manger et taper sur mon pc, même mon écriture à la main est moche, alors j'ai fait la seule chose que je savais faire, j'ai tapé un texte, et je l'ai imprimé. Alors que mes camarades de classe présentant le même dossier faisaient des collages, des dessins, des pliures, moi j'ai tapé. Un texte sur mon envie de découvrir le monde, sur ce que les voyages et les recontres furtives associées m'apportaient.

Il me l'ont ressorti à l'oral, en me disant que j'étais pleine de paradoxes. Qu'ils avaient l'impression d'avoir face à eux quelqu'un de très attaché à sa région de naissance, mais qui ne rêvait que d'ailleurs.


Ils avaient raison, mais je crois que cette contradiction est commune à tous les Bretons. Partout ou j'ai pu aller, j'ai toujours croisé des Bretons. Nous sommes des voyageurs, impossible de tenir en place.

Et pourtant, c'est dingue, parce qu'on cherche sans arrêt ailleurs un endroit ou l'on se sentira bien, en sachant pertinemment qu'on ne sera jamais mieux que chez nous.

J'aime la Bretagne parce qu'elle est changeante, et pleine des contradictions qui m'habitent aussi. Elle peut être à la fois grise et pleine de couleurs. Elle peut nous offrir un superbe ciel bleu et un temps dégueulasse dans la même journée. Parfois on a trop de vent, parfois on n'a rien. Elle est excessive, et pourtant douce.


Je n'ai jamais été bretonnante, mais je suis Bretonne. Et quand je vois la mentalité parisienne ou niçoise, je me sens finalement bien plus Bretonne que Française, alors que je ne parle pas un mot de la langue maternelle de mon père, que je déteste cette foutue danse du petit doigt, et que j'ai fait une seule fois dans ma vie de la pâte à crêpes - mais je sais faire les crêpes sur la bilig, ça rattrape non ? -.

Dimanche d'avant, nous avons eu une vraie journée bretonne, du beau temps, mais du vent quand même, pas mal même. Alors Sony était de sortie. Toutes les photos ne sont pas encore retouchées, mais comme ça tarde, je me suis dit que t'offrir une première petite série, ça pourrait être bien non ? Alors j'ai distillé ces photos tout le long de cet article imbuvable...




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8 commentaires:

  1. Ah mais putain, mais c'est tellement ça ! Je ne me suis jamais sentie aussi Bretonne que depuis que je n'y vis plus !
    Et sinon, réponse en mode "copine de prépa" (sur 3 ans en plus ^^) : baaaah, t'as lu Le Clézio ? Je l'ai tellement détesté ce livre ! Mais je suis sûre que si je le relisais aujourd'hui, de mon plein gré, je l'apprécierai en fait... Je note qu'il faut que je le retrouve, il doit être quelque part chez mes parents ! Et sinon, pour les thèmes, je sais plus avec qui j'en parlais récemment, mais pareil, pas moyen de me souvenir du dernier... Il devait pas être palpitant ^^
    Allez, gros breizh-ou ^^

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    1. Ouiiii j'ai lu Le Clézio, j'ai lu Etoile Errante, un livre qui raconte l'histoire de deux petites filles, l'une juive française et l'autre palestinienne, durant la Seconde Guerre Mondiale, il est très bien mais m'a moins parlé que Le Chercheur d'Or ! Il m'avait tellement parlé ce livre là, je m'étais en fait complètement reconnue dans le héros de l'histoire, et ça m'avait vraiment beaucoup appris sur moi même !

      C'est marrant qu'on se souvienne pas du dernier... Y'avait pas un truc avec le mot "oeuvre d'art" ? Je me souviens d'avoir disserté sur un sujet casse bonbon de ce genre...

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  2. Je me souviens très bien de ton épreuve de la "page blanche" qui s'est terminée, pour nous, par une magnifique invitation au voyage ;)
    En tout cas, copines de prépa (pour que un an, mais un an en prépa, ça compte !), copines de région, et partage d'un amour inconditionnel pour l'Océan et tout ce qui s'y rapporte, de près comme de loin (mais, tant qu'à faire, de très près, c'est mieux !), et c'est donc toujours un plaisir que de lire tes envolées lyriques et photographiques sur ce thème qui nous est si cher !

    Par contre, pour le thème manquant, je dirais que c'est votre thème de sup', et je ne pourrai donc pas vous aider !
    Gros bisous et bravo pour les photos !!

    LN

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    1. Mais non LN notre thème de sup c'était "l'animal et l'homme" ^^

      Je suis vraiment contente que cet article vous plaise à toutes !! Je ne pensais pas qu'il ferait réagir autant en fait ! Pis merci pour les photos, j'étais assez fière sur le coup, et il en reste encore que j'ai pas retouché !

      Des bisous la miss

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  3. Après une tite recherche : c'était Puissance de l'imagination. (et c'est dur à trouver, sur internet, en fait...)
    Et sinon, je crois que je me retrouve bien aussi dans tes mots... A la différence que je ne me verrais pas, mais alors pas du tout, y retourner pour y vivre. Mais en même temps, je ne me vois pas non plus du tout rester vivre en France.

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    1. Exaaaaaact j'avais aussi cherché sur internet mais impossible de le retrouver !!! Y'avait quoi comme livre à lire déjà ? C'était pas Kafka ? Après je me souviens plus...

      C'est marrant parce que j'ai beau apprécier ma "pause" dans le coin, je suis un peu comme toi, je ne rêve que de filer travailler à l'étranger !! Mon obsession en ce moment c'est Miami ^^. Quoi qu'il en soit, je sais que je ferais tout mon possible pour partir plusieurs années au moins hors de France.

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  4. C'est tout à fait ça ma fille ! Sublime ta réflexion sur ta Bretagne. Je dis TA Bretagne car chacun la vivra différemment. Cependant je relève un point, le besoin de voyager pour aller voir si l'ailleurs est bon. Mais la Bretagne est toujours notre terre d'asile !!!!!!!!!

    Merci pour ce beau texte que tu as écrit et les somptueuses photos que tu as prises. Il faut dire que l'océan inspire les artistes.

    Bizouilles petite mouette,

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